mardi 25 février 2025

Présentation du blog

Les entreprises (au sens large : entreprises privées, organisations publiques, associations...) font des choix économiques dans le domaine du numérique. L'objectif de ce blog est de les aider à faire les choix les plus pertinents. Il est destiné aux personnes qui préparent ou qui prennent les décisions, débutant dans ce domaine ou souhaitant se perfectionner.

Les choix des entreprises portent sur :
- la fourniture de produits et services comportant des éléments numériques ;
- l'utilisation de ressources comportant des éléments numériques pour leurs activités ;
- la création, les fusions/acquisitions d'entreprises, les partenariats ;
- les fonctions numériques ;
- les activités numériques, leurs dispositifs, leurs processus de réalisation ;
- les caractéristiques des éléments numériques des produits, services, ressources ;
- les architectures, les technologies numériques.

Les éléments numériques des produits, services, ressources, sont des ensembles matériels et logiciels, des données, des activités numériques.

Les produits et services sont complètement ou partiellement numériques. Les fournitures comportant des éléments numériques sont principales ou associées (SAV, maintenance...). Les produits et services complètement numériques sont des produits, des logiciels, la mise à disposition de SI, des activités numériques. Des conditions de fourniture sont à définir.

La typologie retenue pour les activités des entreprises est inspirée de celle définie par Michael Porter dans sa chaîne de valeur :
- relations avec les clients, les utilisateurs, marketing, vente ;
- production de biens ;
- fourniture de services ;
- transports, déplacements, logistique ;
- activités de soutien : achats, R&D, management... ;
- activités générales : communication, analyse de données...

Les fonctions numériques sont générales, spécifiques aux utilisateurs finals ou aux activités numériques.  Les fonctions générales sont les entrées/sorties, la communication, le stockage des informations, les fonctions arithmétiques et logiques  booléennes, le traitement de texte, de l'image...

Les activités numériques principales sont la recherche, l'ingénierie, la maintenance numériques, la fabrication des produits numériques, le déploiement, l'exploitation des SI, de leurs éléments constitutifs, l'assistance aux acteurs du numérique, la coordination des activités.

Les activités numériques de soutien sont le management, la conception, la mise en place, la gestion des dispositifs de réalisation des activités numériques, le recrutement, la gestion des RH, les achats de produits et services numériques, la veille technologique, la gestion des connaissances.

Les caractéristiques des éléments numériques sont selon les cas les fonctions, les environnements cibles, l'ergonomie, les caractéristiques physiques, les consommables, l'implantation géographique, la capacité, les performances, la fiabilité, la sécurité.

Ce blog présente des choix possibles dans ces domaines, les points essentiels à traiter dans leur préparation. Les choix sont spécifiques au numérique.  Ils sont à faire lors de la constitution d'une entreprise (création ex nihilo, fusion, scission...) ou dans le cadre de leur transformation numérique.

Des programmes cohérents sont parfois établis, dans le cadre d'un business plan, ou d'un programme de transformation numérique.

La conception, la mise en œuvre des technologies numériques sont en général voulues. Elles contribuent aux objectifs des entreprises. Elles sont parfois obligatoires, subies.

Les objectifs sont globaux, comme l'accomplissement de la mission de l'entreprise, son développement, sa rentabilité, ou spécifiques, comme la réduction d'un prix de revient, l'amélioration de la qualité d'un produit ou service, d'une productivité. Les contraintes à prendre en compte sont par exemple financières, de délai, de sécurité, d'autonomie, de protection des informations, de l'environnement, juridiques.

Le sujet est vaste. Ce blog en constitue une approche globalle, permettant d’avoir une vue d’ensemble.

On trouvera à l'adresse ci-après une version pdf des textes des articles, accessible sur Dropbox.

https://www.dropbox.com/scl/fi/vk6pljvby347rbbdvrcpo/Dico-blog1.pdf?rlkey=dyxhb77iiermq0kozxpf4jw5c&st=3w9ozard&dl=0





 


Veille technologique, gestion des connaissances

 L’objectif est de contribuer à ce que les entreprises disposent des informations, des connaissances nécessaires à la réalisation d'activités numériques telles que l'ingénierie numérique, les achats de produits et services comportant des éléments numériques, le management du numérique.

Le dispositif de veille technologique, de gestion des connaissances, est pour l’essentiel le même que pour les autres domaines d’activité de l’entreprise. Certains processus présentent des caractéristiques spécifiques au numérique.

1) De nouvelles technologies numériques sont proposées en permanence sur le marché. Des processus sont à définir pour les connaître, et pour évaluer s’il y a lieu leur intérêt pour l’entreprise.

L’évaluation peut nécessiter la réalisation de tests, des visites d’autres entreprises…

Les technologies intéressantes donnent lieu à la réalisation d’études économiques.

2) Dans les grandes entreprises, il est très souhaitable de structurer et de mutualiser les informations internes disponibles, par exemple sur les problèmes techniques rencontrés, les solutions efficaces pour les traiter, l’analyse des activités numériques réalisées  bilans de projet…).

3) Certains produits et services sont déjà utilisés, certains fournisseurs ont déjà été choisis par l’entreprise. Dans les grandes organisations, la systématisation des retours d’expérience contribue à renforcer et à objectiver cette connaissance. Il est intéressant de mettre en place un suivi interne par fournisseur des produits et services utilisés.

D’autres produits et services, d’autres fournisseurs ne sont pas connus de l’entreprise. La connaissance des produits et services doit dans certains cas être très approfondie, théorique et pratique. Des choix sont à faire sur les modalités les plus adaptées d’acquisition des connaissances nécessaires : étude de la documentation des fournisseurs, des normes, des solutions mises en œuvre par des entreprises ayant les mêmes besoins, séminaires, formations, visites de clients installés, des laboratoires, des centres de R&D, des usines des fournisseurs, essais (benchmarks), intervention d’experts ayant l’expérience des produits et services envisagés, participation à des associations professionnelles, partenariats avec des start-up. A exploiter également : journaux professionnels, sites web, services fournis par des entreprises spécialisées, contacts avec les fournisseurs, salons professionnels.

Des études techniques, des expérimentations sont parfois à réaliser, afin de déterminer si certaines nouvelles technologies, certains nouveaux produits et services, permettent de mieux répondre aux besoins de l’entreprise.

4) Il est utile d’identifier les compétences techniques disponibles, internes et externes, les experts consultables dans différents domaines. Certains choix de produits, de services nécessitent de vérifier si l’entreprise pourra disposer des compétences nécessaires, internes ou externes, pour réaliser dans de bonnes conditions les travaux ultérieurs. Des contacts préalables sont parfois à prendre avec des fournisseurs de services.

Pour la mise en place initiale de modèles nouveaux d’architecture, par exemple, il est intéressant de faire intervenir des architectes ayant une expérience réussie de leur implantation.

5) Si c’est possible, il est toujours utile de disposer d’informations sur les solutions mises en place par des entreprises ayant des besoins comparables, ou ayant fait des choix techniques comparables à ceux envisagés : succès, échec de la mise en place, raison des résultats obtenus, leçons à en tirer (benchmarking externe).

6) Des échanges d’expérience sont parfois possibles au sein de réseaux d’entreprises. Des actions d’étude et de recherche sur ce sujet sont effectuées par certaines entreprises, des associations professionnelles.

Utilisation de ressources numériques pour les activités de l'entreprise

 1) Des ressources comportant des éléments numériques sont utilisables pour réaliser les activités des entreprises. Les choix économiques dans ce domaine portent sur les activités concernées, la nature, les caractéristiques des ressources à utiliser.

Les ressources sont des bâtiments, des infrastructures, des systèmes (SI, réseaux de télécommunication…), des équipements, des objets, des données, des dispositifs de réalisation d’activités.

Les choix relatifs aux caractéristiques des ressources portent sur leurs éléments numériques :

– ensembles matériels et logiciels : nature, fonctions, ergonomie, environnements cibles, capacités, performances, implantation géographique, fiabilité, sécurité, adaptabilité, exploitabilité, maintenabilité, évolutivité, durabilité ;

– données numériques : nature, exactitude, niveau de mise à jour, fidélité de la numérisation ;

– activités numériques : nature, résultats attendus, conditions techniques de réalisation, capacités nécessaires, performances, fiabilité, sécurité…

2) Les infrastructures (locaux professionnels, usines, réseaux…) sont susceptibles d’intégrer des SI : réseaux de communication numérique, systèmes de pilotage, de surveillance, de sécurité…

Les équipements, les objets, les systèmes, sont complètement numériques (postes de travail, téléphones mobiles, ordinateurs…) ou comportent des éléments numériques intégrés à des éléments d’autres natures (moyens de transport, machines-outils…). Leurs fonctions numériques sont générales (entrées/sorties, communication, stockage, lecture/écriture des informations, fonctions arithmétiques et logiques générales) ou spécifiques aux différentes natures d’activités.

Les réseaux de communication numérique, les plateformes… doivent permettre à l’entreprise de communiquer avec ses clients, ses fournisseurs, ses partenaires, les administrations, de réaliser des transactions commerciales... Ils sont publics ou privés (réseaux internes, professionnels…).

La nature de la documentation des ensembles matériels et logiciels est à définir : fonctions numériques mises à disposition, installation, utilisation, recours à l’assistance, fonctions d’aide…

3) Des activités numériques sont nécessaires : ingénierie, maintenance, déploiement, exploitation, des SI, des équipements, assistance aux utilisateurs… Des dispositifs de réalisation sont à prévoir.

L’exploitation numérique des ressources est assurée par les utilisateurs ou par des professionnels de numérique.

Une assistance numérique est susceptible d’être fournie aux utilisateurs : aide au diagnostic des anomalies, prise de main à distance sur les équipements utilisés, maintenance à distance… Des dispositifs de maintenance numérique sont en général à prévoir.

Beaucoup de ressources sont utilisables directement, ou sont déployables de façon simple par les utilisateurs. Il en est de même pour leur adaptation. Les activités d’aide au déploiement numérique relèvent alors de l’assistance, à fournir en cas de difficultés rencontrées par l’utilisateur.

Dans d’autres cas, des activités de déploiement (installation d’une liaison filaire avec le site du client, formation, aide au paramétrage…) sont à réaliser par des professionnels du numérique.

Des activités d’ingénierie numérique spécifiques sont à réaliser pour les ressources sur mesure.

4) En général les ressources internes doivent pouvoir être utilisées par l’ensemble des implantations de l’entreprise, ainsi que dans les zones géographiques où travaillent ses collaborateurs, ses partenaires. Pour certaines petites implantations, des services simplifiés sont parfois prévus.

5) Les entreprises doivent pouvoir adapter les ressources utilisées, mises à disposition, aux évolutions de leurs offres, de la relation client, de leurs activités….

La durabilité des ressources nécessite que l’entreprise dispose des ressources humaines nécessaires, d’engagements des fournisseurs externes, pour assurer leur exploitation, leur maintenance/évolution.

6) Les ressources sont propres à l’entreprise ou sont mutualisées, comme les réseaux de télécommunications, les places de marché numériques. Les ressources propres à l’entreprise sont utilisées par les personnels de l’entreprise et par des fournisseurs, des sous-traitants…

L’utilisation par des tiers est obligatoire ou facultative, gratuite ou payante. La facturation de l’utilisation payante couvre tout ou partie des coûts engagés par l’entreprise qui les met à disposition. Le partage des coûts est parfois délicat.

Certaines ressources en rapport avec les activités de l’entreprise sont parfois mises à la disposition des clients, ou d’autres acteurs économiques, par exemple pour passer des commandes, réserver un voyage, obtenir une date de livraison, effectuer un règlement.

7) Des ressources numériques sont utilisées depuis longtemps pour la comptabilité, la facturation, la paie, la fourniture de produits et services comportant des éléments numériques... Les développements nouveaux portent sur la relation client, le marketing, le commerce, le transport, la logistique, la fabrication, le SAV, le travail en groupe...

Les technologies numériques progressent en permanence (big data, robotique, IA, Internet des objets…). Les données numériques disponibles sont plus nombreuses, accessibles en temps réel, plus facilement exploitables (la puissance de calcul n'est plus trop chère, les technologies de l'IA s'améliorent...).

Les choix économiques dans ce domaine visent à contribuer à l’efficacité des activités, à la réduction de leurs coûts, des délais à l’augmentation de leur agilité, de leur résilience. Dans le domaine de la R&D médicale, par exemple, des fonctions numériques rendent possibles une augmentation du taux de succès des recherches de médicaments, une réduction des coûts et délais de développement. Dans d’autres domaines, les ressources numériques permettent de réaliser des activités infaisables par des moyens autres. 

Différents facteurs peuvent jouer : communication plus facile, moins coûteuse avec un grand nombre de destinataires, mise à disposition d’informations nouvelles, accès plus facile à des informations existant dans l’entreprise, outils d’analyse, de diagnostic, de calcul, de simulation, de communication, automatisation des tâches…

L'utilisation du numérique permet d’intégrer plus facilement les processus, de collecter des données très complètes, consultables instantanément par tous les intervenants concernés et exploitables par l'IA. Elle peut faciliter l'adaptation des processus à certaines évolutions des besoins, de l'environnement.

Elle rend possible également des améliorations des offres de l'entreprise dans des conditions économiques acceptables, de leurs conditions de diffusion : produits et services sur mesure, vente sur de nouveaux marchés, réductions des délais de livraison, contrôle plus efficace du respect des normes, plus grande fiabilité... 

Les choix sont parfois induits par des obligations externes, de droit ou de fait. Ils sont impactés par les choix relatifs à la fourniture de produits et services numériques.

Les données numériques utilisées sont de plus en plus nombreuses. Elles se caractérisent selon ce qu'on appelle les quatre V : volume, variété, vélocité et véracité. Les entreprises cherchent à les valoriser. Elles les complètent, les croisent.

La conception des ressources numériques est à faire en intégrant au mieux le rôle des utilisateurs, leurs responsabilités, et les caractéristiques des ressources physiques mises en œuvre (machines, bâtiments, matières premières...).

Il est parfois nécessaire de réinventer le rôle des personnes dans des processus largement numériques, par exemple celui du conseiller dans les banques. L'utilisation de robots numériques, de systèmes de pilotage automatique, de l'IA, conduit à redéfinir le rôle de beaucoup d'acteurs de l'entreprise : conception, surveillance, intervention en cas de défaillance des systèmes numériques, articulation des interventions des personnes et du fonctionnement des machines...