Des capacités de traitement, de stockage, des performances, sont à définir s’il y a lieu pour les ensembles matériels et logiciels, les activités numériques. Ces définitions ont un impact direct sur les coûts (de développement, de fabrication, d’investissement, d’exploitation…).
1) Les capacités de traitement, de stockage des ensembles matériels et logiciels s’expriment en unités fonctionnelles (nombre maximum d’utilisateurs simultanés, volume de données à traiter, à stocker…) ou techniques (nombre maximum d’accès simultanés à un élément, d’opérations élémentaires à réaliser, débit des liaisons…). Les performances sont notamment les temps de réponse, la disponibilité, les débits, les temps d’accès, les délais de réalisation des activités.
Les capacités, les performances des produits numériques, des logiciels standard, des SI mis à disposition, doivent être en général au moins au même niveau que celles des produits, des logiciels, des SI concurrents. Pour les processeurs, les superordinateurs, ce sont des critères de différenciation fondamentaux. Il en est de même pour les logiciels comme les navigateurs web, les middleware, les logiciels d’analyse de données, de big data.
Les performances des SI, internes ou mis à la disposition d’acteurs externes, doivent être acceptables.
Pour les équipements portables, les indisponibilités dues à une autonomie électrique insuffisante sont à éviter. Pour les téléphones mobiles, par exemple, l’autonomie électrique est parfois considérée par les constructeurs comme un facteur de différenciation essentiel.
2) Les fournisseurs ont à choisir des capacités de traitement, de stockage pour les services de mise à disposition de SI qu’ils proposent. Ils sont susceptibles de proposer différentes limites de capacité, pour des prix différents. La capacité rapportée au prix est un facteur de différenciation des offres.
Pour les services de télécommunication, les débits envisageables pour chaque point d’accès dépendent du réseau (notamment du réseau d’accès) et des technologies mises en œuvre. L’installation de fibres optiques, le passage à la 5G puis à la 6G, permettent de proposer des débits très élevés.
Pour les services de cloud, l'objectif est de proposer des capacités élevées de traitement, de stockage pour des prix compétitifs, une grande flexibilité, des montées en charge rapides. Cela nécessite de disposer de data centers de taille suffisante, automatisés, gérés de façon optimisée.
3) Les performances des services (temps de réponse, disponibilité…) relèvent à la fois des caractéristiques des SI mis à disposition et de leur exploitation.
Pour les services de télécommunication, les performances attendues portent sur le délai de transmission des informations (latence). Dans le cas de communications liées (par exemple la transmission de l’image et du son d’une vidéo), les délais de transmission doivent être identiques.
La latence doit être très faible pour la téléphonie, sous peine de voir la conversation devenir insupportable. Pour les fonctions numériques interactives, elle ne doit pas pénaliser le temps de réponse global. Elle doit être constante (absence de gigue).
Les opérateurs de télécommunications ne prennent pas d’engagements contractuels à l’égard de leurs clients grand public. Le contrôle des performances est global, fait par exemple par l’autorité de régulation, et diffusé dans la presse. Il a un impact sur l’image de l’opérateur.
Pour les grands clients, des engagements contractuels sont susceptibles d’être pris. Dans le cas du réseau Internet, le souhait des opérateurs de pouvoir garantir des performances élevées se heurte à l’opposition des défenseurs de la « neutralité du Net ».
Pour les services d’accès à des SI, les performances correspondent plus globalement au temps d'exécution des fonctions proposées.
Les fournisseurs de services ne prennent pas d’engagements contractuels à l’égard de leurs clients grand public. Des engagements contractuels sont souvent demandés par les grands clients.
Capacités des SI
Les entreprises doivent dimensionner leurs SI de façon à pouvoir fournir les services attendus, traiter de façon satisfaisante les besoins de l'ensemble de leurs activités, internes et externes.
L’utilisation de l’IA peut nécessiter des capacités de calcul considérables, des processeurs spéciaux.
Des choix de capacité sont à faire sur la marge de sécurité à prévoir pour traiter les pics d’activité numérique. Ils correspondent à un arbitrage entre les coûts d’investissement en capacité et le risque de saturation des ressources. Ils se fondent sur des prévisions d’utilisation des ressources.
Les capacités nécessaires sont parfois variables dans l’année.
On constate en général que les volumes de données numériques à stocker, à transmettre, augmentent en permanence.
Dans des domaines comme la recherche, les besoins en capacité sont pratiquement infinis. Avec le big data, les entreprises doivent augmenter leurs puissances de calcul informatique, leurs capacités de stockage.
Performances des ensembles matériels et logiciels
1) Des temps de réponse des ensembles matériels et logiciels, des délais de réalisation des traitements sont à définir.
Les temps de réponse souhaités pour les fonctions interactives sont instantanés. Dans les faits, ils doivent être au maximum de quelques secondes (moins de 10 au grand maximum, quand on n’est pas en face de clients qui attendent) ; le niveau de stress de l’utilisateur augmente quand la saisie se bloque plus de 2 secondes.
D'après Amazon, 100 ms de temps de chargement supplémentaire sur une page représentent une perte de 1% du CA.
2) Des périodes, des niveaux attendus de disponibilité sont définis pour les SI en exploitation (par exemple 24/7, 95 %). Les niveaux sont parfois plus élevés. Pour les entreprises, une indisponibilité de certaines applications est susceptible d’entraîner des pertes importantes, voire sa cessation d’activité. On parle de haute disponibilité à partir de 99 %.
En général, il est accepté que, en cas d’indisponibilité non planifiée, des solutions de fonctionnement partiel, de contournement, de délestage, de priorisation du trafic, de secours soient mises en place. Des conditions de survie en cas d’événement grave sont à définir si nécessaire. De hauts niveaux de disponibilité nécessitent la mise en place de redondances, de systèmes de secours, répartis géographiquement.
Des dispositifs sont à prévoir si nécessaire pour pallier les interruptions de la fourniture d’électricité.
Les dysfonctionnements graves sont à traiter dans des délais très rapides.
Les grands opérateurs cherchent à éviter complètement une indisponibilité totale (ou significative) des SI mis à disposition : ce type d’événement à des conséquences désastreuses sur leur image.
Capacités, performances des activités numériques
1) Les fournisseurs définissent les capacités maximales des services de réalisation d’activités numériques qu’ils sont en mesure de fournir : budget des opérations, taille des SI à construire, des parcs d’équipements à maintenir, à exploiter, des logiciels à développer, nombre des utilisateurs à qui fournir une assistance, volume des produits à fabriquer, effectif des équipes intervenantes… C’est un critère de différenciation.
Pour certaines activités, compte tenu des tailles critiques nécessaires, les capacités maximales sont élevées, par exemple pour la fabrication des semi-conducteurs.
2) Des délais sont définis pour la plupart des activités numériques : mise en place initiale du dispositif de réalisation des activités, projets d’ingénierie, déploiement des équipements personnels, fabrication, assistance, maintenance…
Les délais de mise à jour des antivirus doivent tenir compte des exigences de sécurité.
Les déploiements auprès des utilisateurs se font au fil de l’eau, individuellement, ou par ensembles d’utilisateurs. Les délais sont très courts pour la téléphonie mobile.
Pour les activités de soutien, les délais à respecter sont en général les délais habituels de l'entreprise (pour le reporting, le recrutement...).
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