Des ressources comportant des éléments numériques sont utilisables pour le transport des flux physiques, les déplacements des personnes, le stockage, la gestion de la chaîne logistique (Supply Chain Management). Ces ressources sont des SI, des véhicules, des entrepôts, des réseaux de transport… Les choix portent sur les ressources à utiliser, leurs fonctions, les données, les ressources spécifiques au domaine.
Ces choix sont effectués par toutes les entreprises pour elles-mêmes, par des entreprises spécialisées pour les services externes qu’elles fournissent. L’utilisation interne porte sur la logistique amont ou aval de la production des biens, de la fourniture des services. Les services externes sont fournis aux entreprises et aux particuliers.
Les fonctions numériques utilisables sont relatives à la gestion du transport, des déplacements, de l’entreposage, au pilotage, à la gestion des véhicules, des réseaux. Elles portent également sur les services numériques associés fournis aux voyageurs (vidéos, connexion à Internet…).
Les flux physiques traités correspondent à des objets, des colis, des conteneurs, des lettres, des fluides, de l'électricité...
Domaine | Fonctions numériques utilisables |
Gestion du transport, des déplacements | Choix des réseaux, des transporteurs, des moyens de transport – Émission, gestion des demandes - Réservations - Calcul d’itinéraires, de cheminements – Gestion des relations entre les opérateurs (intermodalité...) - Suivi du transport - Information du demandeur (sur le déroulement du transport, en cas d'incident...) Enregistrement, contrôle de l'embarquement des personnes, des flux physiques en entrée – Suivi, enregistrement, mesure des flux physiques en cours de transport, en sortie, des livraisons Contrôles en cours de transport, à l'arrivée - Gestion des incidents (bagages, colis perdus...) |
Pilotage, gestion des véhicules, des réseaux de transport | Aide au pilotage, pilotage automatique, géolocalisation Supervision du fonctionnement des réseaux - Gestion des flux - Optimisation |
Gestion de l’entreposage | Réception des marchandises, entrées en stock - Inventaires – Automatisation, robotisation de la manutention - Sorties de stock, préparation des commandes - Gestion prévisionnelle, émission de commandes de réapprovisionnement – Géolocalisation des bacs, des chariots - Suivi de l'utilisation des entrepôts |
1) Pour certains services grand public, il est possible de mettre en place un traitement numérique complet des demandes par le client, technique et commercial (réservation, commande en ligne…). Un suivi du fonctionnement des automatismes est nécessaire.
Des réseaux de communication numérique sont utilisables par les fournisseurs de services (avec leurs clients, les autres transporteurs, logisticiens...).
Le suivi du transport est facilité par la présence d'une identification numérique des objets transportés, de capteurs dans les conteneurs…
2) Les véhicules utilisés comportent des fonctions numériques (aide au pilotage, pilotage automatique, géolocalisation, supervision du fonctionnement...) plus ou moins complètes. Certaines d’entre elles nécessitent que le réseau de transport utilisé comporte également les dispositifs nécessaires, que les véhicules disposent de fonctions d'échange d'informations avec les plateformes de gestion des réseaux de transport.
La mise en place du pilotage automatique, voire de véhicules autonomes, est progressive. Elle dépend des types de véhicules, des caractéristiques de l'environnement (route intelligente, voies ferrées, bornes...).
3) Les réseaux aériens, ferrés, maritimes, routiers font l’objet d’une transformation numérique progressive. Les systèmes numériques de signalisation, de gestion du trafic des réseaux ferrés permettent de gagner 20 à 30 % de capacité (Henri Poupart-Lafarge, La Jaune et la Rouge, décembre 2019).
Des réseaux optimisés, intelligents, contrôlés à distance, sont susceptibles d’être mis en place pour le transport de l'électricité, de fluides. En France, à partir des nouveaux compteurs électriques intelligents, ERDF prévoit d'offrir de nouveaux services aux clients, de réaliser la totalité de la relève et les deux tiers des interventions à distance, de réduire les fraudes.
4) Les entrepôts sont susceptibles d’être robotisés, les chaînes de tri et les transstockeurs automatisés, les chariots de transport des marchandises autoguidés. Des drones sont utilisables pour les inventaires, des robots collaboratifs pour le remplissage des contenants, des colis. Des fonctions numériques sont mises en œuvre pour la gestion des stocks, des retours, la traçabilité des expéditions…
Des solutions IoT (Internet des objets) aident à la gestion des stocks de pièces détachées reçues.
5) La numérisation de la chaîne logistique est associée à celles des achats, de la production. Elle s'appuie sur l'IoT, la blockchain. Elle permet un pilotage des flux de bout en bout, une planification et une gestion par événements. Les analyses, les prévisions sont susceptibles d'exploiter les technologies du big data, de l'apprentissage automatique. Des stratégies de ship-from-store sont mises en place.
La numérisation vise à rassembler les données sur la chaîne logistique, en vue d’un suivi précis, de la réalisation de prévisions, pour disposer de capacités d’analyse et de réaction rapide en cas de crise, augmenter l’agilité, la résilience.
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