Des choix sont faits relatifs à l’adaptabilité, l’exploitabilité, la maintenabilité, l’évolutivité, la durabilité des ensembles matériels et logiciels.
Adaptabilité
L’adaptabilité aux besoins de l’entreprise, des clients, des utilisateurs, au contexte fonctionnel ou technique, concerne essentiellement la puissance du paramétrage. Un paramétrage très puissant nécessite parfois une formation des utilisateurs.
La puissance dépend de la nature des fonctions de paramétrage, du nombre d’options possibles, du contrôle de l’apprentissage automatique... Les fonctions d’IA sont à alimenter en données, en règles, à entraîner.
Le paramétrage technique des produits est parfois automatique (auto-configuration).
Certains logiciels sont auto-apprenants.
Il est parfois possible d’adapter certains équipements à leur utilisation prévue, en choisissant les éléments matériels qui les constituent (processeurs, supports de données…).
L’existence de nombreuses possibilités de paramétrage permet une meilleure personnalisation, moins coûteuse, plus rapide, mais augmente la complexité de l’ensemble matériel et logiciel, sa difficulté de maîtrise. Des paramétrages par défaut sont en général installés.
L’adaptabilité dépend aussi de l’ergonomie des fonctions qui la permettent, de leur documentation, de l’existence de formations au paramétrage.
L’adaptation ne doit pas demander une charge de travail excessive aux utilisateurs.
Exploitabilité
Les choix relatifs à l'exploitabilité des ensembles matériels et logiciels portent essentiellement sur la nature de leurs fonctions d'exploitation : facilité d'utilisation, efficacité du pilotage automatique, clarté et précision du signalement des dysfonctionnements, traçabilité de l'exécution des fonctions numériques...
Pour le stockage des informations, il est envisageable de prévoir des fonctions de sauvegarde, automatique ou manuelle, des informations stockées.
Certains ensembles matériels et logiciels conservent les traces de l'exécution de leurs fonctions, des événements survenus. Ceci est nécessaire pour les reprises automatiques après incident, et est très utile pour le diagnostic d'un incident, d'une atteinte à la sécurité, à la confidentialité. Les autorités qui surveillent la protection de la vie privée sont attentives à ce type de fonction.
Les caractéristiques d'exploitabilité sont aussi la compréhension du fonctionnement de l'exploitation automatique, la fourniture de comptes rendus d'exécution des fonctions demandées, l'aide au diagnostic des dysfonctionnements, les possibilités d'exploitation à distance, de centralisation de l'exploitation, d'optimisation du fonctionnement, de sauvegarde et de contrôle de l'intégrité des informations stockées, de suivi des volumes (des traitements, du stockage des données...), des performances, d'inventaire automatique des SI... Une documentation claire, complète, à jour, des fonctions d’aide sont à fournir
Maintenabilité, évolutivité
1) Des choix sont à faire sur la nature des évolutions possibles des ensembles matériels et logiciels, ainsi que sur leurs coûts et leurs délais de réalisation.
Les principales évolutions attendues portent sur les fonctions, l’environnement cible, les capacités de traitement ou de stockage, la couverture géographique des SI, la sécurité. Pour les professionnels, les ensembles matériels et logiciels doivent pouvoir suivre les évolutions de l’entreprise.
Les évolutions de la capacité numérique, l'installation de nouveaux points d'accès... sont indispensables.
Certaines évolutions techniques sont pratiquement obligatoires, par exemple celles induites par les évolutions numériques des équipements, des systèmes des utilisateurs (smartphones, tablettes…).
Une évolutivité fonctionnelle est nécessaire pour certains applicatifs.
Ces choix ont un impact sur les choix d’architecture, technologiques, sur la possibilité ou non d’installer de logiciels complémentaires sur les équipements, les SI mis à disposition, sur les caractéristiques de la documentation…
2) La maintenabilité, l’évolutivité des matériels dépendent de la garantie offerte, de la fourniture de pièces détachées par les constructeurs, de leur facilité d’installation.
Il est possible d’augmenter facilement la capacité numérique de certains matériels (taille mémoire, volume disque... - concept de scalabilité).
Les circuits logiques programmables sont des circuits intégrés susceptibles d'être reconfigurés, personnalisés, ce qui permet de faire évoluer leurs fonctions.
3) La maintenabilité, l'évolutivité des logiciels standard dépendent de la fourniture ou non de versions correctives ou évolutives des logiciels en fonctionnement. Les évolutions sont fonctionnelles ou techniques.
Certains logiciels standard permettent d'intégrer des parties sur mesure, susceptibles d’être réalisées par le client.
Les logiciels sont plus ou moins portables, par les éditeurs ou par les clients.
Une question importante est celle de la compatibilité ascendante du logiciel par rapport aux évolutions des environnements d'exécution cibles. Son maintien peut nécessiter la réalisation de nouvelles versions de logiciels.
Pour les nouvelles versions des logiciels proposées par les éditeurs, une question analogue se pose pour le maintien de la compatibilité descendante.
Certains éditeurs fournissent des versions permettant une protection contre de nouvelles menaces (antivirus).
4) La maintenabilité, l'évolutivité des ensembles matériels et logiciels sur mesure dépendent des caractéristiques de leur architecture. Pour les logiciels sur mesure, les paramétrages, des caractéristiques sont susceptibles d'être définies sur la documentation, la structuration, la qualité du code, la réutilisabilité des composants, les jeux de test...).
Pour les logiciels standard, il est parfois décidé que le code source, la documentation technique, doivent être accessibles, modifiables par les clients, diffusables après modification. Ceci permet une plus grande évolutivité, dans certains cas une correction rapide des anomalies, mais a pour conséquence que l’éditeur n’est plus responsable du fonctionnement conforme des logiciels modifiés.
5) L’implantation sur les équipements de logiciels complémentaires, standard ou spécifiques, fournis par les constructeurs des produits, des éditeurs tiers, ou développés sur mesure, est possible ou non. La possibilité d’implanter de tels logiciels est intéressante, parfois indispensable, mais présente des risques (possibilité d’implantation de logiciels malveillants, non fiables, incohérents avec l’architecture de l’équipement). Les appliances, au contraire, ne sont pas aussi évolutifs, mais de ce point de vue sont très sécurisés.
Les logiciels standard installables sur un équipement sont plus ou moins nombreux. Leur nombre dépend entre autres du choix des logiciels installés en standard sur le produit et notamment du système d’exploitation.
6) En cas de remplacement d'un logiciel, d’un matériel, d’un changement de version, il est parfois très souhaitable, voire obligatoire, que les données numériques des utilisateurs puissent être transférées. Les modalités d’accès, les formats de stockage des données doivent être disponibles, de façon à permettre un transfert automatique. Une solution consiste à prévoir des fonctions d’exportation des données.
Durabilité
La durabilité des ensembles matériels et logiciels est la résultante de celle de leurs éléments constitutifs, de l’existence et de l’efficacité des dispositifs de maintenance/évolution. Pour les logiciels standard installés, éviter l’obsolescence technique nécessite que leur éditeur livre les versions nécessaires d’adaptation aux nouvelles versions des protocoles, maintienne la compatibilité ascendante.
La fiabilité, la disponibilité des ensembles matériels et logiciels doivent être suffisamment pérennes. Ceci implique la mise en place d’un dispositif de maintenance/évolution, d’exploitation qui le soit, et le choix de fournisseurs, de technologies pérennes, pour lesquelles il est possible de trouver sur la durée des compétences sur le marché.
Le renouvellement des dispositifs est à prévoir à moyen terme, notamment dans le cas des équipes dont les compétences techniques sont devenues peu répandues sur le marché (par exemple les développeurs Cobol).
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